LES ENJEUX
Chaque année environ 100 000 jeunes se retrouvent à 20 ans sans diplôme. Ils sont massivement issus de milieux défavorisés et cumulent les difficultés (problèmes de santé non traités, traumatismes de l'enfance non soignés, faiblesse du « capital social », etc.). Les conséquences pour ces jeunes de leur "décrochage" sont très lourdes. Ils peinent à trouver des emplois décents et s'engagent dans des vies précaires. L'impact sur les comptes publics est estimé à 230 000 euros par jeune. Il est urgent d'agir. L'Education Nationale ne peut pas tout, la société civile doit se mobiliser, et l'association Après l'Ecole veut apporter sa pierre.
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Aujourd’hui en France, un enfant en classe de sixième souffrant de retards scolaires et grandissant dans un milieu défavorisé est à risque élevé de décrochage du système scolaire, c’est-à-dire de sortie du système avant l’obtention d’un diplôme de niveau CAP ou supérieur (source : étude Cédric Afsa sur le décrochage, DEPP 2013).
A leur majorité ces jeunes ont de grandes difficultés à s'insérer socialement et professionnellement. 65% des jeunes sortis sans diplôme en 2010 étaient encore sans emploi en 2015, et cette précarité des non-diplômés a continué d'augmenter depuis (source : étude Cereq 2020).
Les chercheurs ont montré que la sortie sans diplôme de l’Education Nationale est l'aboutissement d'un long processus de rupture avec l’école, engagé dès le primaire, voire avant, et aggravé au collège (source : étude Pierre-Yves Bernard).
La recherche a aussi révélé que ces jeunes cumulent souvent les difficultés : problèmes de santé non diagnostiqués ou non traités, traumatismes de l'enfance, faiblesse du « capital social » et du réseau relationnel, etc. C’est le cumul de ces difficultés qui rend leur réussite scolaire, puis leur insertion sociale et professionnelle, compliquées.
Les enjeux sont énormes. Il y aurait chaque année 100 000 nouveaux jeunes, sur les 800 000 d’une classe d’âge, qui se retrouveraient « décrochés ». L'impact sur les comptes publics est estimé à 230 000 euros par jeune, et donc à 23 milliards d'euros au total (augmentation annuelle de la dette publique).
Il est urgent d’agir pour empêcher l'aggravation des inégalités et pour permettre à chacun de développer ses capacités d'agir face à un avenir économique, social, environnemental et politique plus incertain. C'est le contrat social et l'avenir du pays qui se jouent peut-être ici.
Les réponses apportées par l'Education Nationale (surinvestissement dans les établissements REP/ REP+, approches individualisées, etc.) et le secteur associatif (clubs de prévention, essentiellement) ne sont pas suffisantes. Les importants moyens investis ne parviennent pas à endiguer l'énorme vague du décrochage de la jeunesse.
Des réponses nouvelles doivent être apportées, pour qu'un chemin d'émancipation se dessine, pour ces jeunes dont la trajectoire semble aujourd'hui tracée d'avance.
Ce chemin passe d'abord par des changements profonds de l'institution scolaire. Elle doit continuer d'apprendre à mieux accueillir et comprendre ces jeunes, pour qu'ils avancent sans se faire rejeter. Mais le chemin passe aussi par une mobilisation de la société civile, qui doit se tenir aux côtés des jeunes et de leurs familles. Car l'école ne peut pas tout, et l'Education Nationale ne doit pas être rendue seule responsable du décrochage des jeunes.
C'est ici que l'association Après l'Ecole veut apporter sa pierre, et développer des pistes d'action nouvelles.